Paroles de Femmes

P.S :    L' émission s' appelle "Paroles de femmes" ...(rires) Et comme l' émission s' appelle "Paroles de femmes" et qu' il n' y a qu' une seule femme dans le studio, l' invitée c' est donc France GALL. Voilà, on est comme à la radio, rouge ça veut dire qu' on est à l' antenne, quand c' est orange, bleu, jaune et vert ça veut dire que France GALL a mis son pull préféré, c' est ça ?

F.G :    (rires) euh oui ! J' ai mis mon pull préféré.

P.S :    ça compte la façon de s' habiller pour passer à la télé ?

F.G :    oui parce que moi je mélange en même temps la manière dont je m' habille, je change toujours d' esprit, la manière dont je m' habille quand je fais un album, tout ça est lié, je m' habille pas de la même manière 3 ans avant ou dans 3 ans, donc...oui. Là je suis dans les couleurs "flashies" on peut dire ! (rires)

P.S :    bien, bien, bien. Est- ce qu' on peut aller même un peu plus loin en disant que vous avez plusieurs vies ?

F.G :    euh...bah...il faut...on n' en a qu' une, hein ! On n' en a qu' une, en ce moment là...

P.S :    tout de suite là, oui...

F.G :    mais plusieurs moments différents oui...incroyable même, incroyable !

P.S :    pourquoi incroyable ?

F.G :    parce que moi j' étais loin de me douter en naissant que la vie serait aussi surprenante, aussi extraordinaire, aussi dure, aussi drôle...tout ça c' est que des choses, que des mots qui sont le contraire, eh ben la vie c' est ça, c' est...

P.S :    vos parents ne vous en avaient jamais parlé ?

F.G :    non parce que d' abord une vie comme la mienne c' est pas la vie de tout le monde, je crois, et mes parents ne vivaient pas celle- là, ils en avaient eu une autre eux parce qu' ils ont vécu la guerre par exemple, bon c' est une vie que j' ai pas connu.

P.S :    euh, c' est une tranche de vie. On va regarder à la fois des photos qui retracent quelques petites périodes de votre vie et puis il y a également là des mots, des mots qui vont prêter à commentaires, on va les tirer au sort. Première photo, c' est celle- ci, France, donc c' est vous.

F.G :    qu' est- ce que...? (rires)

P.S :    non...(rires) je pose la question ! Je dis donc c' est vous, mais...

F.G :    bah oui.

P.S :    non c' est pas moi !

F.G :    c' est moi un peu exhibitionniste déjà, un peu, je sais pas, je fais le clown, et la photo d' après je soulève ma robe, je vous l' ai pas apportée, mais, mais, voilà, j' avais un caractère assez indépendant déjà !

P.S :    vous regardez souvent les photos chez vous ? Est- ce que vous vous regardez souvent, que ce soit en photo, à la télévision ? Est- ce que vous regardez souvent ce que vous êtes ?

F.G :    non, j' ai pas de photos de moi chez moi, j' écoute pas ma musique à part quand je dois travailler et cet album je l' ai fait il y a 25 ans, pour pas les perdre, mais je ne les ouvre que quand on me demande des photos !

P.S :    par exemple.

F.G :    voilà.

P.S :    à partir de quand vous avez voulu devenir ce que vous êtes ?

F.G :    très vite...ce que je suis non. Moi je voulais faire quelque chose que ne fait pas tout le monde, je voulais pas avoir un métier normal, ça c' est sûr, donc je savais pas du tout si ce serait dans la musique ou dans le cinéma, parce que c' était les deux seules branches auxquelles je pensais, mais...ça a été dans la musique, ce qui était plutôt logique puisque mon père était  dans la musique et puisque j' étais toujours première en chant depuis mon enfance.

P.S :    première en chant ?!

F.G :    oui. (rires), ça vous surprend?

P.S :    non, non, je suis pas surpris, je trouve ça bien ! Mais quand vous dites un métier normal, ça veut dire la normalité de la vie des gens...

F.G :    pour moi c' était ne pas avoir d' horaires, neuf heures du matin, midi, deux heures, six heures, huit heures, pas de bureau...c' était ça.

P.S :       est- ce que vous avez l' impression d' avoir vécu un petit peu jusqu' à présent comme une           nomade           ?

F.G :    pas du tout non, non, parce qu' au contraire je suis quelqu' un d' assez ancrée. La maison, c' est très important pour moi, je sais pas d' où ça vient, mais c' est comme ça. La maison, recevoir, l'  endroit familial...il faut savoir que...

P.S :    l' endroit matériel aussi.

F.G :    oui, oui. Il faut savoir que je suis pas quelqu' un de très famille. La famille, c' est celle que  j'ai construit, au grand désespoir de tout le monde et même du mien d' ailleurs. J' ai pas un besoin extraordinaire d' appeller tous les jours ma mère ou mes frères mais en revanche, la famille que j' ai créee est ce qu' il y a de plus important dans ma vie. Donc qui dit famille dit maison, pour les maîtres.

P.S :    est- ce que vos proches que vous n' appellez pas, vous appellent, eux, tous les jours ? Ils ont        plus besoin de vous que vous d' eux ?

F.G :    non, non, mais faut toujours me courir un peu après. Mais ça c' est pas parce que je veux pas        les voir, c' est parce que j' ai une vie très, très désorganisée en même temps, très occupée. Moi          je suis constamment submergée, je me sens comme ça, je sens trop, c' est trop de choses en même temps...

P.S :    même quand il y a des journées où vous ne faites rien ?

F.G :    c' est très rare les journées où je ne fais rien, mais tout ça c' est nouveau, hein, c' est depuis que Michel est parti. Depuis qu' il est parti j' ai repris beaucoup de choses qu' il faisait et donc ça m' a rempli mon emploi du temps de manière absolument extraordinaire...et je suis pas une folle du travail moi.

P.S :    vous avez la sensation que vous n' avez jamais assez le temps ?

F.G :    oui. Je cours après le temps, je voudrais...oh la la, faut pas que je me plaigne, parce que je l' ai voulue cette période justement de musique, et je savais ce qui m' attendait et c' est un plaisir, c' est un plaisir de parler maintenant, comme c' est un plaisir de chanter sur scène ou d' enregistrer un disque, donc ça je l' ai voulu, absolument...dans les 3 ans qui viennent, j' ai voulu faire ça.

P.S :    avant de regarder une autre photo, est- ce que vous n' avez pas la sensation, c' est celle que j' ai, qu' en réalité vous n' avez fait toujours que ce que vous avez voulu ? Et que quelque part vous avez été, et on en parlera plus amplement, assez gâtée ?

F.G :    oui. J' ai fait...non j' ai pas fait exactement ce que j' ai voulu, à partir d' un certain moment, mais pas depuis le début, et c' est normal, parce que quand on commence à faire ce métier d' adultes à 15 ans 1/2, c' est sûr qu' on sait pas très bien ce qu' on fait et où on va, et on décide pas grand chose. Mais je voulais faire un métier extraordinaire donc c' était un métier tout à fait extraordinaire.

P.S :    rencontre extraordinaire, évidemment...

F.G :    oui.

P.S :    dans le métier...euh en 2 mots...

F.G :    il était mignon là hein ?!

P.S :    qu' est- ce qu' il vous a apporté, et qu' est- ce qu' il vous a enlevé ?

F.G :    euh...bonne question...il m' a apporté des chansons que j' ai adorées, mais il m' a fait de la peine aussi. Il m' a fait de la peine parce que j' ai eu beaucoup de mal à vivre la période des "sucettes à l' anis", parce que ça s' est fait un peu derrière mon dos (rires) ; c' est drôle !

P.S :    ça va passer à la télé...

F.G :    et ça m' a fait du mal parce que j' étais quelqu' un d' assez innocente, alors l' idée qu' on pouvait   me regarder avec un air lubrique par exemple, ça c' est quelque chose qui m' a pas tellement plu, parce que j' avais 17 ans et pis que j' étais assez bébé. Donc ça m' a un peu fâchée avec les messieurs, ça m' a un peu fâchée avec les garçons.

P.S :    à ce point ?

F.G :    ah les garçons oui, oui, oui.

P.S :    attendez, est- ce que vous êtes en train de dire que quelque part ça a été un blocage,          Gainsbourg ?

F.G :    oh ! Bah euh, pas lui, personnellement.

P.S :    avec la période Gainsbourg, et les sucettes, il y a eu un blocage.

F.G :    il faut savoir que...ah bah il faut pas que je touche les photos.

P.S :    si si vous pouvez les toucher, je vous en prie.

F.G :    il faut savoir que moi mes rapports avec Serge étaient professionnels et très espacés. On se voyait une fois quand il me montrait les chansons pis après on se retrouvait en studio et pis de temps en temps il m' invitait à goûter, parce que moi c' était ce que je faisais, quand j' acceptais un rendez- vous c' était à goûter et alors, ...donc on se voyait comme ça et on se vouvoyait. On s' est toujours vouvoyé, on a eu toujours assez de respect l' un pour l' autre. Mais c' était un adulte, il avait 30 ans je crois quand moi j' en avais 16, et donc euh, y' avait un décalage. Et pis il était beaucoup plus intelligent que moi et il avait un vrai don d' écriture et il était assez génial. Alors évidemment, y' a eu un décalage, y' avait un décalage, et je pense que c' est ça...

P.S :    vous pensez qu' il a un peu abusé, moralement, de vous ?

F.G :    oui, et en même temps, c' était ça qui était intéressant, si je peux dire.

P.S :    mais vous cherchez quand même quelquefois des gens qui ne font pas partie de votre famille,       je pense tout simplement quand vous êtes allée chercher Godard, là, pour le clip de "plus haut" qu' on verra tout à l' heure ; de toute façon Godard on se demande à quelle famille il appartient sinon...

F.G :    à la sienne.

P.S :    pourquoi êtes- vous allée chercher Godard, là ? Il est assez loin de vous.

F.G :    parce que Godard il est génial, parce que Godard il est...

P.S :    moralité aussi...

F.G :    oui, mais je suis plus grande maintenant.

P.S :    parce que maintenant vous comprenez.

F.G :    oui. Et Godard, c' est l' art, c' est le don, c' est la beauté, c' est quelqu' un de brillant, d'     intelligent, de drôle, donc je voulais quelqu' un d' exceptionnel pour mettre en images ce clip      sur une chanson exceptionnelle. Je l' ai pas écrite, je ne fais que la chanter, c' est pour ça que      je peux dire ça, mais je trouve que c' est une chanson exceptionnelle.

P.S :    on en reparlera tout à l' heure. Mais est- ce qu' il y a eu une chanson que vous chantez que vous auriez aimé avoir écrite ?

F.G :    ah bah, toutes, toutes...

P.S :    donc toutes les chansons vous appartiennent.

F.G :    euh. Quand on est interprète et qu' on est chanteur, on a une manière de s' approprier les chansons des autres assez honteuse. Et ces chansons m' appartiennent plus que jamais oui. Mais c' est pas moi qui les ai faites. On le sait très bien.

P.S :    autre photo. Qui est- ce ?

F.G :    ça c' est ma mère, c' est ma petite maman. Ben voilà...

P.S :    vous êtes toute jeune là.

F.G :    oui, je suis toute jeune.

P.S :    et là, vous rêviez à justement être quelqu' un d' autre ? Non, vous êtes déjà...

F.G :    c' était une période un peu floue, hein. Les 10 premières années où j' ai fait ce métier ont été        une période assez floue, où j' étais encore très proche de mes parents et...j' ai vécu avec eux     jusqu' à l' âge de 25 ans, et c' est eux qui ont fini par partir, ils ont quitté la maison.

P.S :    à cette époque- là, on vous draguait beaucoup ?

F.G :    euh...

P.S :    vous êtes mignonne comme tout là.

F.G :    je peux pas dire qu' on m' ait énormément draguée moi parce que j' ai horreur de ça, j' aime          pas ça.

P.S :    ça vous fait peur ! (rires) quand vous dites " j' ai horreur de ça", à mon avis, ils...

F.G :    (rires) il parait que je mets un espèce de mur, comme ça, transparent, entre les gens et moi, enfin les garçons qui tenteraient, enfin bon...

P.S :    enfin si le mur est transparent, c' est plus excitant encore !

F.G :    enfin on le voit pas...

F.G :    ah bon !

F.G :    mais on le sent, ce mur !

P.S :    et pourquoi vous faites ça ?

F.G :    bah parce que j' ai toujours été avec quelqu' un, j' ai jamais été seule, j' ai toujours été avec un garçon, pis quand je suis avec un garçon, je regarde pas les autres.

P.S :    ah ça veut dire...oui, y' a bien un moment donné...enfin je veux pas entrer dans les détails...mais un passage de l' un à l' autre.

F.G :    eh ben ça se fait comme ça.

P.S :    ah, donc ça veut dire quand même que le prochain était du temps de l' ex.

F.G :    pas systématiquement hein, parce que vous savez bien qu' avec les choses du coeur, on ne décide pas, c' est une des seules choses qui ait toujours une surprise. Donc...

P.S :    on va continuer. Vous auriez pu chanter, là je vois Ophélie WINTER, le premier disque, "le feu qui m' attise" ?

F.G :    eh ben j' en profite justement pour lui dire "bienvenue" à cette Ophélie. Elle est toute nouvelle dans notre univers, dans notre métier. Et c' est un métier vraiment difficile pour les filles, et je      lui souhaite la bienvenue.

P.S :    et "le feu qui m' attise", qu' est- ce qui vous attise, vous ?

F.G :    "le feu qui m' attise", elle chante ?

P.S :    oui, elle chante ça.

F.G :    c' est son dernier album.

P.S :    oui, elle chante ça. Qu' est- ce qui vous attise, vous, aujourd' hui, France ?

F.G :    oh moi je sais pas mais j' en ai un, en tous les cas, un feu intérieur.

P.S :    bah écoutez on va essayer de se mettre autour, dans un instant. Ophélie WINTER !

 

(extrait du " feu qui m' attise " )

Inscriptions sur l' écran en même temps :

Elle aime : - la fantaisie (au quotidien)

                  - danser sur le rythme & blues

Elle n' aime pas : - le goût amer

                              - les gens qui parlent fort

Elle aime : - les étrangers

                  - quand elle a des idées

 

P.S :    voilà, c' est un petit extrait du "feu qui m' attise" d' Ophélie WINTER. On a pu voir pendant que la chanson passait à la fois vous probablement France, sous les caméras de Bernard, puis également que vous aimiez la fantaisie au quotidien, ça on peut s' en douter ; danser sur le rythme & blues.

F.G :    moi j' adore la  musique noire, et je comprends très bien qu' elle ait envie Ophélie d' en faire et moi j' essaie aussi de pouvoir faire coller ces rythmes- là et ces grooves- là sur la musique de Michel, et c' est ce que j' ai fait sur mon dernier album.

P.S :    et vous n' aimez pas les gens qui parlent fort.

F.G :    non.

P.S :    vous n' aimez pas ce qui est brutal, violent ?

F.G :    j' ai horreur de l' agressivité, la violence, de tout ce qui peut me...

P.S :    heurter.

F.G :    j' aime pas ça oui.

P.S :    comment êtes vous quand vous êtes agressive vous- même ?

F.G :    je ne le suis pas.

P.S :    jamais ?

F.G :    plus jamais, non.

P.S :    plus jamais ? Ca veut dire que vous l' avez été ? Qu' est-ce qui a fait que maintenant vous ne l' êtes plus ?

F.G :    la vie.

P.S :    y' a beaucoup de choses qui changent, qui ont changé dans votre vie ? Qui ont fait que vous êtes revenue sur ce que vous étiez, ou ce que vous pensiez ?

F.G :    je suis revenue sur rien du tout. J' ai grandi, j' ai évolué, ...j' ai grandi je dirai, pour pas dire vieillir, simplement. Je crois que j' ai trouvé une direction qui me fait réfléchir et qui me fait avancer et qui me fait me sentir bien, et où y' a pas de place pour l' agressivité, la jalousie, la colère, euh non.

P.S :    ça veut dire que quand vous voyez des gens qui pourraient vous mettre en colère ou vous rendre agressive, vous changez de trottoir, vous les évitez ?

F.G :    pas du tout. Je peux dialoguer au contraire, ou alors penser à eux, c' est à dire essayer de comprendre pourquoi ils sont comme ça. Bon, ils sont en colère, ils sont agressifs, y' a une raison, pis ça ça m' intéresse, ça m' amuse de savoir pourquoi. C' est quelque chose qu' ils ont en eux, ou quelque chose qui ne passe pas, je sais pas, et donc une fois qu' on comprend comment ça marche, et ben on regarde tout ça un peu...euh...(rires)

P.S :    est- ce que, tout compte fait, bon vous avez cette vie- là, mais vous auriez pu être tout à fait contemplative ?

F.G :    non, parce que je suis assez euh...je suis rapide comme personne au quotidien, je fais les choses assez vite, je suis manuelle, j' aime bouger, je suis très gaie...donc contemplative pour moi, c' est le silence. Alors j' espère y arriver, être heureuse dans le silence et sans avoir besoin vraiment de personne, parce que ça c' est quand même...euh...c' est aller vers la sérénité je crois que de pouvoir...le dalaï lama par exemple qui s' enferme pendant des mois, bon on voit que cet homme est heureux, il a quelque chose, il a une flamme dans les yeux.

P.S :    bien sûr.

F.G :    donc, c' est pas mal de pouvoir être seule, réfléchir et être heureux. Bon moi j' en suis pas là du tout, je suis beaucoup trop attachée encore à mes maisons, aux amis, à la musique, à toutes ces choses- là.

P.S :    est- ce que vous êtes plutôt quelqu' un de très matérialiste, ou quelqu' un, au sens large du terme, d' intellectuel, même religieux ?

F.G :    je suis pas quelqu' un d' intellectuel...matérialiste non, enfin je suis attachée à la terre, les             maisons, les gros murs...

P.S :    les maisons, les maisons...

F.G :    ah bah oui les maisons, aux gros murs, à la terre...

P.S :    pourquoi ça ?

F.G :    aux objets de moins en moins.

P.S :    pour vous protéger ? Pour laisser à l' autre ?

F.G :    j' aime, je suis fascinée par les maisons moi, j' adore l' architecture, on verra tout à l' heure, donc, ça c' est quelque chose qui me ...bon. J' arrive à me détacher des objets, ça c 'est facile de vivre dans une pièce sans objet, mais c' est pour moi difficile de vivre sans un toit. (rires)

P.S :    évidemment. Alors, allez, série photo...qu' est- ce qu' on voit ?

F.G :    bah là, on voit l' arrivée...je débarque au Japon, alors là j' ai encore les cheveux courts donc je    dois avoir 16 ans 1/2, ou 17 ans. Et ça c' est ce qui se passait quand j' arrivais dans un pays       avec des dizaines et des dizaines de photographes et donc ça vous chamboule.

P.S :    ça vous a chamboulé le vedettariat ? Ou vous vous y êtes rapidement fait ?

F.G :    oui...

P.S :    non mais y' a des gens qui s' y font rapidement, hein !

F.G :    moi c' était assez naturel parce que, c' était assez naturel d' une certaine manière puisqu' avant, quand j' étais à l' école, je connaissais quand même les coulisses, puisque mon père était dans la musique, que j' allais voir Edith PIAF chanter dans les coulisses, que j' allais le voir, même             lui, chanter, que je partais en tournée avec Charles AZNAVOUR au lieu d' aller à l' école, enfin bon. Je faisais des choses comme ça, donc je connaissais tout à fait l' autre côté du rideau, ça a été assez naturel pour moi de faire ce métier- là, mais moi, ce qui m' a le plus embêtée là dedans, c' est qu' à 16 ans 1/2, j' avais pas, moi, l' espèce de...j' étais pas portée par une passion, j' étais pas passionnée par la musique, j' aimais bien chanter, j' étais première en chant, je l' ai dit tout à l' heure, mais en même temps j' étais pas portée par ça, et donc, moi ce que je voulais c' était vivre la vie d' une fille de mon âge, et donc c' était impossible parce que j' étais sur les routes en permanence, j' ai fait le tour du monde, j' ai chanté en sept langues...

P.S :    vous n' avez quand même pas eu l' impression d' avoir râté une partie de votre adolescence, puisque vous ne vouliez pas l' autre en réalité ?

F.G :    à ce moment- là, pas vraiment, mais c' est sûr que c' est mauvais. Je déconseillerai aux gens de sauter une période aussi importante que l' adolescence.

P.S :    à ce point ?

F.G :    ah oui. On a besoin de...

P.S :    c' est à dire que si Raphaël ou Pauline avaient une envie d' être publics maintenant, pour Raphaël et tout ça, vous lui déconseilleriez, vous lui diriez "ah non non vis ta vie d' abord" ?

F.G :    je dois dire, je sais pas, je me suis pas du tout posé le problème et le problème se pose pas.        Donc quand les problèmes se posent pas, je vais pas me mettre à y réfléchir. (rires)

P.S :    vous n' imaginez pas les choses qui pourraient arriver...

F.G :    non !

P.S :    bon alors vous avez raison, on passe à autre chose.

F.G :    j' attends que ça vienne !

P.S :    alors là c' est cette photo que vous avez choisie, alors ?

F.G :    bah ça c' est parce que ça c' est mes parents. C' est à mon retour justement du Japon, d' une grande tournée, et voilà, c' est une des rares photos où j' ai mon père et ma mère ensemble. Voilà, mon père est mort...

P.S :    vous disiez tout à l' heure que vous vous êtes fondée votre propre famille, donc, pas forcément     maman, papa, mais les amis, des gens que vous avez choisi.

F.G :    ah non, c' était maman, papa et mes frères, on vivait tous ensemble, on a vécu ensemble très         très tard puisque c' est eux qui sont partis, je vous l' ai dit tout à l' heure !

P.S :    non mais je veux dire, vous avez un clan, y' a un clan, enfin...

F.G :    y' avait un clan oui...

P.S :    et est- ce que vos parents vous ont appris, dites- le nous, des choses essentielles ? Est- ce qu' il vous semble qu' aujourd' hui encore vous vivez avec des principes que vous ont inculqués votre père ou votre mère ?

F.G :    bah moi je pense que mon père a pu m' apprendre justement la fantaisie, parce qu' il était assez fou mon père.

P.S :    fou ?

F.G :    enfin, fou de manière positive, hein. C' était un artiste, et il avait une folie, il avait un vrai            humour.           L' humour, oui, ça ça vient de lui. J' aime beaucoup rire, j' aime énormément être entourée de gens qui me font rire, qui sont drôles, euh bon ça c' est quelque chose oui...mais il m' a apporté d' autres choses, bon qui sont des défauts d' artiste je dirai, l' anxiété, l' angoisse. Par exemple, il détestait le téléphone, moi je déteste le téléphone. Il adorait l' antiquité, moi je suis devenue aussi une folle de l' antiquité, bon maintenant ça c' est fini, mais il m' a apporté des choses comme ça ; il m' a toujours dit, "au lieu d' avoir 100 francs en poche, plutôt que de le garder comme ça, achète un objet", donc depuis toujours, avec 50 francs, 100 francs, j' ai toujours acheté quelque chose. Maintenant je sais plus quoi en faire...

P.S :    des objets ou de... ?

F.G :    des objets ! (rires)

P.S :    autre photo.

F.G :    ah bah autre photo. allez hop, autre photo, Michel ! Eh ben oui, Michel au piano...euh, on a passé une vie entière comme ça.

P.S :    c' est tout ce que vous avez à dire, là dessus ?

F.G :    bah c' est magnifique, c' est extraordinaire, et c' est tout à fait unique et magique et moi, je dirai que je pourrais ne plus jamais rencontrer quelqu' un et ne plus jamais être heureuse, j' ai eu 18 ans avec cet homme qui était le plus grand artiste que j' ai rencontré, et Dieu sait si j' ai rencontré des personnes extraordinaires. Et j' ai eu la chance de partager pendant 18 ans la vie avec ce garçon- là, et ça, c' est peut- être bien ça qui fait que j' arrive tout à fait à être heureuse, à vivre, à comprendre, il m' a fait découvrir le monde, il m' a ouverte sur le monde, il m' a fait aimer ce métier- là, il m' a permis de créer une famille, ce qui est tout à fait rare dans notre univers, et...

P.S :    vous disiez l' autre jour, je vous ai vu à la télévision, enfin il y a quelques semaines, que votre métier le plus important, s' il fallait que vous en gardiez un, parmi ceux que vous avez à votre disposition, ça serait, enfin c' est pas un métier, ça serait celui d' être mère.

F.G :    bah, non, c' était pas exactement ça, c' était si je voulais avoir réussi quelque chose à la fin de ma vie quand je ferai le...topo ?

P.S :    le bilan ! (rires)

F.G :    le bilan, merci ! (rires) bah ce serait avant toute chose d' avoir été une bonne mère, oui, oui.

P.S :    vous avez rencontré Ella FITZERALD ?

F.G :    je n' ai jamais pu la rencontrer. Elle était déjà très malade quand je..., quand Michel a écrit cette chanson et quand je l' ai faite, et je lui ai envoyé et tout ça mais on pouvait pas la voir, et puis c' est aussi bien comme ça finalement.

P.S :    elle nous a quitté en Juin dernier, on l' écoute avec "Ella, elle l' a".

 

Extrait de "Ella, elle l' a".

Elle aime : - la simplicité

Elle n' aime pas : - les cultures qui se perdent

 

P.S :    oui si vous voulez en parler d' Ella FITZERALD, allez- y. Je disais d' ailleurs, en annonçant,       France, qu' elle nous a quitté, comme si c' était elle qu' on entendait à travers vous, puisque c'      est une formidable chanson- hommage signée Michel. Vous vouliez dire quelque chose sur           Ella ?

F.G :    bah je trouve que bon, Ella, ce qu' elle a d' extraordinaire, c' est ce timbre de voix, mais aussi      ce qui transparait sur son visage dès qu' elle se met à chanter. Je crois que c' était une femme            qui se posait pas trop de questions sur la vie, qui était un peu comme un oiseau, et qui d' un             seul coup devenait quelqu' un d' extraordinaire dès qu' elle se mettait à chanter, et évidemment             sa voix allait avec. Je trouve ça absolument magique, quelqu' un qui se transforme à ce point        dès qu' elle...elle est tellement faite pour ça.

P.S :    vous allez par exemple, c' est un choix, monter sur la scène de l' Olympia, pour la première          fois d' ailleurs ?

F.G :    oui ! Absolument !

P.S :    pourquoi pas d' ailleurs ! C' est vrai que l' Olympia c' est assez euh...

F.G :    mythique on peut dire !

P.S :    oui, complétement mythique ! Et tout le monde a eu un jour envie de s' y présenter. Ca sera           entre le 05 et le 17 Novembre. Quand vous préparez un spectacle et quand vous préparez celui- ci, quand vous montez sur scène, là, vous êtes qui, vous êtes encore vous, ou vous êtes déjà plus vous ?

F.G :    moi j' ai l' impression que je suis toujours moi, déjà, que ça soit...bah évidemment j' ai des rôles différents. Quand je rentre chez moi, je suis la mère, mais en même temps y' a pas    tellement de différences. Je joue pas, on ne joue pas un rôle quand on monte sur scène, bien qu' il faille qu' on soit égoïste, il faut qu' on soit plus égoïste que dans le quotidien quand on fait de la scène, parce qu' on doit...euh, c' est vous, voilà, et pis il s' agit pas de laisser la place à qui que ce soit parce que c' est vous qui êtes sur scène, c' est vous que les gens viennent voir, donc il faut vraiment en même temps se concentrer et en même temps se donner, quoi, c' est ça. Donc moi j' aime bien me donner. Je pense que c' est pas du tout un hasard si je fais ce métier ; c' est un métier où on donne et où on reçoit énormément. C' est ça en fait que je voulais faire, sans le savoir, inconsciemment, c' est faire quelque chose où on donne et où on reçoit, où il y ait un échange comme ça et ça a été à travers la musique et c' est tant mieux.

P.S :    est- ce que vous avez eu le sentiment d' avoir eu des prédispositions à être égoïste ?

F.G :    est- ce que je suis vraiment égoïste ? Pour des détails, oui, peut- être pour un morceau de poulet que je préfère à l' autre, alors je me sers la première parce que sinon il va partir et j' aime pas le blanc par exemple, enfin bon, vous voyez, le genre de petits trucs comme ça parce que je suis...

P.S :    non, je pensais à autre chose ! (rires)

F.G :    (rires) mais je sais pas si je suis égoïste, franchement. Je veux pas me faire des compliments, c' est pas des compliments. J' ai énormément de défauts, j' ai beaucoup de défauts, pas plus que les autres, mais enfin, je suis comme tout le monde, hein ! Je suis un être humain qui fait un métier un peu particulier et bon, mais je sais pas si je suis égoïste, moi j' ai pas envie de le dire en tous les cas !

P.S :    d' accord, 2-3 défauts que vous avez, on va pas partir à la découverte comme ça, vous nous les donnez tout de suite, on essaiera de vous éviter sur ce terrain- là. Quels sont vos 2-3 défauts, qui vous semblent, maintenant avec lesquels vous vivez bien tout compte fait ?

F.G :    ah bah je trouve qu' on vit pas très bien avec ses défauts en général, parce qu' on s' en rend compte qu' on les a. Je suis impatiente.

P.S :    pas toujours un défaut.

F.G :    bah oui, c' est pas, c' est pas, tout ça...non mais attendez, moi j' ai pas des défauts graves hein !     (rires)

P.S :    (rires)

F.G :    l' impatience, je suis pas du tout patiente et pis je suis euh...

P.S :    bon. Et les qualités ?

F.G :    c' est pareil ! Parce que là, en fait, pourquoi j' arrive pas à répondre ? J' arrive pas à répondre     parce que moi je suis quelqu' un qui a besoin de réfléchir. Je pèse le pour et le contre donc, bon...

P.S :    pourquoi ? Oui ça c' est vrai, attendez, c' est très intéressant ce que vous dites. C' est vrai que je vous connais un petit peu. Nous avons eu l' occasion déjà de faire quelques émissions ensemble. C' est vrai que vous hésitez toujours avant de vous décider.

 F.G :   bah oui c' est normal et c' est vraiment pas de ma faute. C' est pas du tout du tout de ma faute...

P.S :    oui mais y' a des fois où c' est très lent même !

F.G :    ben oui !

P.S :    c' est très lent !

F.G :    mais ça, ça pourrait être un défaut, c' est que je suis lente à prendre des décisions. Mais ça c' est absolument pas de ma faute, c' est toutes les balances ascendant balances du monde qui sont comme ça. on naît comme ça. Alors on a d' autres qualités mais ce défaut on l' a de         toujours peser et donc d' être assez lente dans les décisions à prendre, mais alors une fois qu'       on les a prises, c' est bon hein.

P.S :    quand vous avez rencontré Michel BERGER pour la première fois, vous vous en souvenez, la      première fois ?

F.G :    on s' est rencontré plusieurs fois avant de se rencontrer vraiment, parce qu' on est dans le même métier, parce qu' il était dans la même maison de disques que moi, donc il était avec une fille et moi j' étais avec un gars et tout ça c' était dans la musique. Donc ils étaient en tournée ensemble les deux autres, donc nous on venait les rejoindre, donc on se croisait comme ça, donc...c' est assez intéressant...

P.S :    non mais ma vraie question elle est là : elle est est- ce que vous avez longtemps hésité ?

F.G :    euh, bah je...c' est à dire...j' ai absolument pas longtemps hésité pour le rencontrer, alors ça          non, je voulais, absolument.

P.S :    non, mais vous imaginez le reste...

F.G :    non, quand j' ai...je l' ai rencontré plusieurs fois et on a parlé mais on s' est pas vu. Mais quand    j' ai voulu le rencontrer, ça en revanche, j' ai rien fait pour et les choses viennent...vous savez bien que rien n'est un hasard, on demande et en général on vous donne les choses, mais je voulais le rencontrer, absolument, je voulais travailler avec lui, je voulais qu' il m' écrive des chansons, je voulais chanter sa musique, je voulais...

P.S :    vivre avec lui ?

F.G :    ah bah vivre avec lui, je sais pas moi ; moi c' est sa musique qui m' a attirée d' abord. Je le connaissais pas, vraiment.

P.S :    oui mais donc il vous a fallu encore longtemps, encore beaucoup d' hésitation, vous vous êtes encore balancée, chère balance, pour...

F.G :    ah bah ça dépend. Pour l' épouser ou pour faire de la musique avec lui ?

P.S :    bah pourquoi ? Y' a eu beaucoup de laps de temps ?

F.G :    bah oui ! Il y a eu quand même 2-3 ans.

P.S :    ah oui ? C' était une grande hésitation.

F.G :    non, c' était pas une hésitation, du tout. C' était pas une hésitation. Mais je trouve qu' on peut         pas se marier et fonder quelque chose d' important, parce que quand même, faire une famille, faire des enfants, si j' ai attendu 30 ans avant d' en faire c' est que quand même j' avais dû vouloir ne pas me tromper et puis lui non plus. Donc c' est bien de mettre les choses à plat quoi, c' est à dire de rien laisser dans le passé, qui peut faire de la peine ou donc...faire les choses bien. on fait pas son bonheur sur le malheur d' une certaine manière. Donc on essaie que les choses soient le mieux possible pour tout le monde et pis après on peut vivre son bonheur...

P.S :    bon ben alors vous n' êtes pas égoïste...pour raisonner comme ça.

F.G :    ben qu' est- ce que je vous disais ! Je vous disais que j' étais pas égoïste.

P.S :    mais moi je vous posais la question mais je connaissais pas la réponse. Alors là autre photo, on va aller un peu plus vite sur les photos maintenant. Bon une de Daniel, c' est la famille, c' est la famille ça...

F.G :    ben oui, oui. Et famille musicale. C' est très important la famille musicale aussi, les gens avec     qui on s' entend musicalement. Ca c' est la personne la plus drôle que j' aie rencontrée avec     Coluche, et Michel tout de suite très collé qui était quelqu' un d' extrêmement drôle, et on le    sait pas.

P.S :    alors, Elton ?

F.G :    Elton. Une des...vraiment la rencontre qui nous a fait le plus de bonheur et le plus de joie et c' était rencontrer ce type merveilleux. Voilà, là il vient chanter sur scène avec moi, je crois que c' était au Zénith de Paris, et il est venu un soir faire la surprise au public et à moi et voilà c' était un moment formidable.

P.S :    autre photo. On regarde cette photo.

F.G :    non mais ça c' est Bercy, c' était mon dernier gros spectacle et puis euh, et puis euh, voilà je me retourne, c' était le dernier jour, excuse- moi Patrick, c' était le dernier jour, je me retourne et puis qui je vois, ben je vois Raphaël, qui m' a fait la surprise...

P.S :    mais y' a la couleur France GALL dans cette photo, y' a la couleur, enfin je dirai, y' a la senteur Michel BERGER - France GALL dans les vêtements, dans les gestes, je dirai dans les couleurs. Ca aussi c' est la famille, en général, je dirai le look...

F.G :    oui.

P.S :    une façon de se présenter, une façon d' envoyer des messages au public.

F.G :    ben on a toujours, quand on fait de la scène, ...là, j' étais toute seule puisque c' était à Bercy,        mais on a toujours mélangé l' Afrique, l' Amérique, les français, tout ça mélangé à faire de la       musique. C' est toujours ça qui nous a intéressé.

P.S :    alors, autre photo.

F.G :    oui, alors là, vous devez vous demander un peu qu' est- ce que c' est que cette photo.

P.S :    oui. Qu' est- ce que c' est ? Je pose la question.

F.G :    ça c' est une photo sur l' amitié. Cette fille est la fille la plus merveilleuse que j' aie rencontrée dans ma vie. Elle s' appelait Telsche BORMAN, elle est morte y' a 3 mois, c' était ma meilleure amie. Et je voulais pas faire cette émission sans le dire.

P.S :    vous vous êtes rencontrée où ? C' était une amie que vous voyiez en France ?

F.G :    je l' ai rencontrée, euh, à travers Action école, quand on a crée Action école y' a 10 ans avec son mari et Richard BERRY, Michel et tout, et puis voilà, elle est devenue une amie extraordinaire. Ca c' est sa soeur, les soeurs BORMAN, c' est les filles de John BORMAN et puis on a fait une petite émission de télévision, on s' était habillées pareil, euh, voilà, j' ai croisé cette fille pendant quelques années, et c' est comme Michel, c' est à dire bon c' est affreux, c' est triste, c' est affreusement triste d' être séparée d' eux, parce qu' ils sont morts tous les deux, mais je suis contente de l' avoir rencontrée parce que je sais ce que c' est que l' amitié et et et donc, voilà, pour moi, elle, c' est l' amitié. C' est ma grande amitié.

P.S :    bon alors oui, c' est à la fois très touchant ce que vous racontez puis ça donne beaucoup d'            espoir parce que ça veut dire que quoiqu' il en soit on peut survivre à tout. Vous perdez votre             meilleure amie, vous perdez votre mari, on a vu une photo de BALAVOINE qui faisait        vraiment partie de vous aussi, euh et puis là je vous vois, vous êtes en face de moi, vous remontez sur scène, vous faites face aux choses, bon ça fait...

F.G :    mais c' est ça qui est formidable justement. C'est que j' ai la musique ; bon d' abord j' ai une vie très agréable et j' ai des enfants merveilleux, des amis, bon, mais la musique c' est extraordinaire parce que si j' avais été mariée par exemple à un médécin ou à un avocat ben il me resterait rien, tandis que là il me reste en permanence, quand je veux, Michel, sa musique et donc j' ai quand même plus de chance qu' une autre, parce que je suis quand même pas la seule à vivre ce que je vis.

P.S :    attendez, je vous pose la question, ne la prenez pas mal du tout France, est- ce que aussi c' est pas encombrant, à la fois c' est formidable parce qu' il est encore là, et est- ce que c' est pas quelque         part encombrant qu' il soit là d' une façon si évidente ?

F.G :    pas du tout. Pour moi c' est très léger, c' est très simple, c' est très naturel euh, et puis peut- être que dans 2 ans ou dans 3 ans je ferai complétement autre chose, et que je ne chanterai plus la musique de Michel et que, je sais pas. Pour l' instant, c' est encore ça, et c' est comme ça que je me sens bien.

P.S :    oui, mais comprenez bien ma question, parce qu' en réalité elle ne s' adresse pas parce que          vous êtes...

F.G :    c' est à dire vivre dans le souvenir, c' est ça que vous voulez dire ?

P.S :    c' est à dire qu' on se dit toujours que quand l' autre est connu, de le voir à la télévision, de le voir sur des affiches, de le voir dans des magazines, à un moment donné, si de son vivant, il appartenait à tout le monde en tant qu' artiste, votre mari vous appartient qu' à vous, et est- ce que le fait qu' il soit encore public et qu' il ne soit pas là, c' est pas quelque chose qui quelquefois vous agace un peu, vous avez envie de dire "maintenant, j' ai envie qu' il soit qu' à moi" ? Vous comprenez ce que je veux dire ?

F.G :    non. Oui je comprends très bien ce que vous voulez dire ! (rires) Mais c' est pas du tout comme ça que je vis les choses. Quand Michel est mort, j' ai été extraordinairement aidée par toutes ces pensées d' amour venues de partout, de tous les gens que je connaissais pas, de France, moi j' ai ressenti cette force d' amour, elle m' a formidablement aidée, donc je ne vais pas maintenant leur dire, attendez, vous m' avez aidée là mais maintenant dehors, il est à moi. Pas du tout. Moi, c' est ensemble. Et moi ce disque si je l' ai fait c' est pour me donner du bonheur mais je sais que ça leur en donne aussi, hein. C' est comme si je faisais les choses...je fais les choses par plaisir, tout ce que je fais c' est par plaisir et c' est pas pour faire plaisir, mais il se trouve que je sais aussi que ça fait plaisir.

P.S :    bon, on va continuer à parler. On va arrêter les photos là. On va parler avec les mots. Je vous      montre simplement, Bernard, quelques photos là avant de passer "laissez passer les rêves".

F.G :    ben oui, c' est Coluche.

P.S :    Coluche. Là encore.

F.G :    c' est Coluche. C' est vraiment toute une partie de ma vie, hein, qui est derrière, c' est vrai, qui     est derrière, mais regardez tous ces gens extraordinaires que j' ai eu le bonheur de côtoyer, de   connaitre. Ils m' ont tous apporté quelque chose, il me reste vraiment plein de choses d' eux.

P.S :    autre photo.

F.G :    balade. Ca c' est une...quelques...un mois, oui, au mois de Juin 92, balade sur un tandem, dans      la campagne.

P.S :    et puis, peut- être que nous verrons celles- ci tout à l' heure. Tout de suite c' est "laissez passer    les rêves" et puis on va aller encore plus loin avec les mots.

F.G :    d' accord.

 

Extrait de "laissez passer les rêves"

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                  - les soirées entre amis

 

P.S :    voilà, "laissez passer les rêves", on va pas laisser passer les mots, alors, des mots...vous pouvez            continuer à fumer si bon vous semble, France.

F.G :    oh ben oui, parce que vraiment tout à l' heure, j' ai failli pleurer, et donc j' ai besoin d' une petite cigarette pour...voilà.

P.S :    il n' est pas recommandé de fumer, hein !

F.G :    et je sais que c' est pas bien, ne fumez pas ! Mais moi c' est trop tard, mais je fume très peu.

P.S :    alors allez, vous prenez des mots comme ça, vous, et puis ces mots vont prêter à commentaires, France.

F.G :    oh ! Los angeles !

P.S :    alors c' est là où vous avez choisi...vous connaissiez déjà Los Angeles, mais c' est là où vous      avez choisi un petit peu de travailler, de vous retirer à un moment donné de votre vie ?

F.G :    oui, oui.

P.S :    pourquoi ?

F.G :    bah parce que c' est un endroit très agréable pour vivre, c' est loin, il fait beau, y' a pas de            buildings, et c' est un carrefour pour la musique.

P.S :    alors quand vous dites "c' est loin", c' est loin de quoi ou c' est loin de qui que vous ne vouliez     plus voir ?

F.G :    c' est loin de la France. C' est loin de, de...c' est loin de euh...ma vie. Voilà. (rires)

P.S :    quel a été, quel a été, après on va clore le sujet, mais c' est important parce que cette émission     va être beaucoup vue, vous allez être sur scène et je crois que la télévision et la radio doivent           justement servir à ça, à mieux vous approcher, à mieux vous comprendre, à mieux vous      connaitre, quelles ont été, aujourd' hui déjà, déjà, avec le recul, vos premières réactions après     la disparition de Michel ? Est- ce que c' était des réactions de se dire : "je chanterai plus, je            vais habiter ailleurs, je vais faire autre chose", ou alors "non, je vais continuer" ?

F.G :    oh ben toutes ces questions, évidemment, vous submergent, mais non, moi j' ai, quand on est capable de réfléchir, euh, ça a été très vite, moi j' ai décidé de...j' avais l' amour et la musique moi, et c' est deux choses qui sont incroyablement prenantes. Alors j' avais perdu l' amour, il me restait la musique, j' allais pas rejeter la musique. Donc, j' ai décidé tout de suite de ne pas enterrer cet album qu' on avait fait ensemble, et de continuer. Et je me suis...mais vous pouvez pas savoir le bien que ça m' a fait. Moi c' est la musique qui m' a, qui m' a remontée. L' amour, de tous les gens et la musique, ah absolument...

P.S :    je suppose des enfants aussi...

F.G :    ben oui, c' est bien sûr.

P.S :    évident. Alors, un autre, un autre mot.

F.G :    mais Los Angeles, c' est, y' a les anges aussi, dedans.

P.S :    oui, y' a des anges dans le mot, mais enfin y' a pas que des anges là- bas non plus, enfin bon !

F.G :    ah...c' est la ville des anges. Ah ben la table ! La table, c' est miam miam ? !!!

P.S :    comme vous voulez, c' est la table pour écrire, la table euh...

F.G :    ça fait partie je crois des 5 choses, et je peux pas vous dire quelles sont les 4 autres mais, des 5 choses que j' aime le plus dans la vie !

P.S :    (rires) j' aime ça !

F.G :    et c' est formidable de se dire qu' une de mes choses préférées, je peux le faire au moins deux fois à trois fois par jour.

P.S :    vous faites attention à votre ligne ?

F.G :    euh non...

P.S :    donc vous mangez ce que vous voulez...

F.G :    je suis pas très contente de moi là, en ce moment, mais je fais pas trop attention.

P.S :    donc vous êtes exigeante, vous êtes difficile, parce que y' en a beaucoup qui seraient contentes à votre place...

F.G :    ben oui, non mais c' est parce que vous savez bien, nous, si j' ai un Kilo de trop par exemple,       je vois que ça, mais personne ne le voit, donc c' est vraiment un truc intérieur. Manger 3 fois     par jour, se faire ce plaisir, formidable, quelle chance j' ai !

P.S :    vous même vous faites la cuisine ?

F.G :    oui. Je sais la faire.

P.S :    (rires) mais y' a aucun problème ! Je vous crois sur parole ! Genre je sais la faire !...

F.G :    (rires) je sais la faire !

P.S :    bon ben vous savez très bien répondre aux questions ! Continuez ! Je sais la faire ! J' en suis sûr !

F.G :    renoncement. Ben je sais pas ce que c' est.

P.S :    vous n' avez jamais renoncé à rien ?

F.G :    (silence) pas encore, non.

P.S :    j' ai lu aussi puisque je prépare cette émission bien sûr, que vous ne renonciez pas du tout à être heureuse, et vous dites que...

F.G :    et pourquoi ? euh...

P.S :    non, non.

F.G :    ce serait vraiment la plus grosse bêtise. Ca voudrait dire qu' on comprend pas bien ce qu' on        fait ici ; le but c' est quand même d' arriver à être heureux, pas au dépend des autres       évidemment, parce que ça ça marche pas, mais être heureux, oui bien sûr ça c' est vraiment un            but ; il faut absolument essayer de faire un métier qu' on aime, essayer d' être heureux c' est, c'      est, c' est, c' est, sinon c' est pas la peine, et donc votre question c' est, si j' ai bien compris, est-           ce que vous envisagez de refaire votre vie, ça veut dire vous marier, ou...

P.S :    non ça m' intéresse pas, je veux pas savoir.

F.G :    ah bon.

P.S :    alors un autre mot.

F.G :    (rires)

P.S :    alors, c' est qui le plus malin là ? !!!

F.G :    (rires) alors, j' en tire ?

P.S :    réservez ce genre de réponse pour d' autres journaux !

F.G :    (rires)

P.S :    ça ne nous intéresse pas ici. Ce qu' on vous souhaite, c' est d' être heureuse.

F.G :    oh oui mais vous exagérez parce que la première fois que vous m' aviez interviewée vous avez    réussi à me faire dire des choses incroyables. Bonheur, bonheur, ben oui voilà, pas de           renoncement.

P.S :    alors répondez.

F.G :    ben le bonheur, oui, il faut, il faut essayer...

P.S :    ça prendrait, ça prendrait la forme de quoi le bonheur aujourd' hui, de quelle rencontre ?

F.G :    je n' attends rien, je suis heureuse de...à travers les choix que j' ai fait, à travers la vie que j' ai euh, je vous assure je suis très gâtée parce que je vis là où j' ai envie de vivre, avec les gens autour de moi, j' ai pas de problème d' argent, pour l' instant en tous les cas, euh, je fais de la musique, mais la musique c' est quelque chose au delà de ce que...j' aimerais que vous ressentiez 10% du bonheur que je peux ressentir quand je fais de la musique par exemple.

P.S :    oui enfin on, on peut imaginer que ça doit être formidable.

F.G :    euh donc, le bonheur euh, il est là le bonheur, il est pas là 24 heures sur 24 mais il est là, il est     là.

P.S :    qu' est-ce qu' il faut pour vous plaire ? Vous êtes attirée vers quel type d' individus ?

F.G :    euh, les personnes réservées, intelligentes, avec de l' humour quand même, enfin je veux dire, euh, je dirai les personnes en retrait, plutôt observateurs mais en même temps les gens qui font euh, intelligence et réserve, si c' est dans la musique, bon...

P.S :    c' est le "nec plus ultra".

F.G :    ben c' est à dire oui, parce que moi j' aurai du mal à, j' aurai du mal à vivre avec quelqu' un qui connait rien du tout là- dessus, oui...Mais vous vous y connaissez en musique Patrick !        Pourquoi vous faites cet air désespéré ?

P.S :    non c' est...je suis marié. Alors allez- y.

F.G :    (rires) comme si je le savais pas !

P.S :    vous pouvez faire semblant !

F.G :    elle a le même prénom que moi en plus, Isabelle.

P.S :    ah bon !

F.G :    ben oui !

P.S :    mais alors attendez, je comprends rien là. Ca fait 50 mn qu' on est en train de parler, vous n' êtes donc pas France GALL, c' est pas votre vrai nom ?

F.G :    maintenant c' est moi. Mais...euh.

P.S :    non mais attendez, c' est vous ou c' est un autre personnage depuis 50 mn là ?

F.G :    ben non maintenant c' est moi.

P.S :    non mais c' est qui la vraie, mon invitée ? Vous vous appelez ?...

F.G :    c' est France GALL, parce que ça fait quand même beaucoup plus longtemps que je porte ce         nom plutôt qu' Isabelle GALL.

P.S :    Isabelle comment ?

F.G :    Isabelle GALL !

P.S :    ah bon, y' a qu' Isabelle qui a changé !

F.G :    oui, oui, y' a que le prénom.

P.S :    et pourquoi vous vous êtes appelée France ?

F.G :    mais je me suis pas appelée du tout, c' est mon premier producteur qui m' a changé de nom...

P.S :    mais y' a beaucoup de choses comme ça que vous n' avez pas décidée dans la vie où on a décidé pour vous ?

F.G :    dans les premières années euh, oui, certaines choses, bien sûr certaines choses mais c' est            normal, il faut qu' on apprenne...

P.S :    et après, et après, maintenant c' est vous qui décidez ou on a longtemps décidé pour vous ?

F.G :    oh oui, ben bien sûr. Non on a pas longtemps décidé pour moi, mais quand même, bien 10 ans.

P.S :    alors justement puisqu' on parle de ça.

F.G :    3 ème âge.

P.S :    est- ce que vous vous imaginez âgée ?

F.G :    d' abord, d' abord avant, je voudrais dire moi que j' aime énormément les vieilles personnes, j' ai toujours, j' aime toujours parler avec une vieille dame ou un vieux monsieur, parce qu'ils ont plein de choses à nous raconter, plein de choses à nous dire, qu' ils ont une grande sagesse. J' aime les enfants et les vieilles personnes, je me sens bien...

P.S :    les photos d' enfants et les photos de vieilles personnes, c' est superbe.

F.G :    non, mais photos moi je m' en fiche un peu, ce que j' aime bien c' est parler.

P.S :    pardon...

F.G :    euh écouter ce qu' ils ont à dire, et leur sagesse. Et puis ils redeviennent un peu comme des          enfants et j' aime beaucoup les vieilles personnes et je trouve qu' elles, qu' ils n' ont pas la place qu' ils devraient avoir. Je trouve qu' ils ne sont pas autant, ils sont pas autour de nous      suffisamment, on les parque, on les isole, et ça, ça va pas. Et je trouve qu' il faut qu' on vive         avec nos grands- parents avec euh, bon moi j' en n' ai plus, je les ai pratiquement jamais connu, donc je...bon, mais je trouve qu' il faut absolument, comme en Afrique, ou dans d' autres pays, on vit, et c' est les anciens, et les anciens on les respecte et on les écoute. En France, les anciens on les respecte pas et on les écoute pas, voilà ; donc le 3ème âge, c' est formidable pour les autres (rires). Mais moi...

P.S :    ah ça, c' est l' humour. Mais maintenant vous ?!!!

F.G :    non, mais, on va tous y arriver, c' est sûr, mais c' est pas réjouissant, hein, parce que, parce          que justement on est dans un pays où c' est pas réjouissant de vieillir. En Afrique, c' est quand            même autrement mieux !

P.S :    vous vous imaginez quand vous aurez 75 ans ?

F.G :    pas du tout. Pas du tout, je pourrais très bien vous répondre à cette question, "oui, je m'    imagine euh, en train de faire des petits gâteaux pour mes petits- enfants", avec un joli tablier,          pomponnée, je pourrais vous dire ça, je pourrais aussi vous dire que je m' imagine faisant le   tour du monde, à 75 ans. Je ne sais pas, irai- je jusque là d' abord ? ! (rires), donc je ne sais         pas.

P.S :    on va écouter et regarder "plus haut" euh que vous interpréterez entre le 05 et le 17           Novembre, en faisant votre promo, sur la scène de l' Olympia.

F.G :    oui.

P.S :    et là c' est donc filmé par Jean- Luc GODARD. Et j' ai lu un petit peu partout que des clips          comme ça vous en feriez 3 fois par jour, parce que c' était facile pour vous.

F.G :    ben oui, parce que d' abord ça m' a permis d' être en face, seule à seule dans une pièce avec un    type extraordinaire. Et pis euh, et pis je ressentais pas la pression d' un tournage, avec            énormément de machinerie, de gens, de techniciens ; lui, il était tout seul derrière sa caméra et moi toute seule en face de lui. Donc c' était assez rigolo, parce qu' on a parlé en fait, tout le          clip ça a été, bon il a pris que des choses, mais on a parlé pendant une heure et j' ai cette           conversation qu' il m' a donnée, filmée par lui, et donc c' est, c' était vraiment un moment que   j' ai adoré, et ça ça a été un moment de bonheur pour moi.

 

Extrait de "Plus haut".

 

P.S :    voilà, "plus haut", donc, d' autres mots, encore, oh ! C' est bien ce qu' il a fait GODARD là,         hein !

F.G :    c' est la beauté, l' art. Les rêves.

P.S :    vous rêvez, vous rêvez beaucoup ?

F.G :    oui.

P.S :    et le matin, vous vous en souvenez ?

F.G :    euh..c' est un, c' est un vrai petit travail que de s' en souvenir, hein.

P.S :    pas évident hein.

F.G :    il faut avoir le papier et le crayon prêts sur sa table de nuit, surtout de noter tout de suite, tout       de suite, sinon on oublie. C' est pas fait pour qu' on s' en souvienne vraiment les rêves je crois, mais on peut pas vivre sans rêves, c' est ce qui nous permet justement de quitter un peu la          tristesse et la noirceur de la, du monde. On peut pas vivre sans rêves.

P.S :    vous avez des fantasmes aussi ?

F.G :    non.

P.S :    non !

F.G :    les fantasmes, c' est toujours sexuels, non ? (rires)

P.S :    moi d' après ce que je sais oui !

F.G :    hein, alors non !

P.S :    c' est dommage parce que j' aurais préféré que vous me répondiez à ma question sur les    fantasmes sexuels que de savoir s' il y avait quelqu' un.

            Ca m' aurait plus intéressé.

F.G :    oui. Ben je vous réponds, les deux, les deux, c' est non. (rires)

P.S :    ça peut se rejoindre, mais je vous en prie ! (rires)

F.G :    non j' ai pas de fantasmes.

P.S :    non ?

F.G :    alors les gens vont trouver ça mais affreusement triste, je  sais pas !

P.S :    non, non, vous êtes ce que vous êtes...

F.G :    ou alors c' est la pauvre ça doit pas être rigolo avec elle ! Je sais pas ! Non, j' ai pas de fantasmes.

P.S :    bon alors prenez un autre mot.

F.G :    enfin euh.

P.S :    non.

F.G :    ah oui ! attendez parce que...oh je sens que je vais pas être contente de ma réponse !

P.S :    vous n' avez pas, vous n' avez pas de fantasmes, mais ça vous trouble quand même un petit peu, attendez, attendez, voilà, remettez- le là, réfléchissez, vous savez c' est une émission où on a le temps.

F.G :    je sens que je vais pas être contente...il faudrait que je réfléchisse à cette question ! (rires). Mais donnez- moi un exemple par exemple, donnez- moi un exemple pour voir si si si on parle bien de la même chose !

P.S :    bon moi, bon moi j' imagine assez bien euh...vous connaissez Mireille DUMAS ?

F.G :    oui.

P.S :    je l' imagine toujours quand je la vois présenter une émission à la télévision, avec des dessous noirs et très aguichante comme ça et provocatrice et prête à tout, ça c' est un fantasme par exemple, quand je regarde "Bas les masques", euh, pour moi je ne pense qu' à ça.

F.G :    (rires).

P.S :    ma femme le sait même, je lui ai dit ! Vous avez d' autres...pas vous !

F.G :    comment ?!!! (rires)

P.S :    à vous de parler ! A vous de parler !

F.G :    euh, euh. Oui ben c' est des choses un peu simplettes comme ça ! (rires)

P.S :    ah ! Sur quelle émission ça vous fait ça ? ! (rires)

F.G :    (rires). Jean- Luc DELARUE, euh !

P.S :    ah DELARUE !

F.G :    non mais, c' est vrai qu' il est séduisant ce garçon mais euh...non, non, je pense pas. Moi, moi je dirai, alors je peux avoir des fantasmes par exemple, je m' imagine toujours les, les garçons, les hommes, vous par exemple, je vous imagine à 5- 6 ans, en culotte- courte, enfin je veux dire euh...à l' école voilà. J' imagine les hommes en petits garçons, moi. Et c' est tordant, c' est très touchant.

P.S :    ah oui, c' est, ça doit être très émouvant, très mignon...

F.G :    oui, parce qu' on imagine...

P.S :    y' en a plusieurs ou ?...

F.G :    parce qu' on imagine quel petit garçon (rires)...

P.S :    (rires). Allez, je vous en prie, prenez un autre mot ! Ah !

F.G :    je sais pas pourquoi j' ai dit DELARUE, moi ! Eh ben Olympia !

P.S :    Olympia, on en a parlé, du 05 au 17 Novembre...

F.G :    on en a parlé. COQUATRIX !

P.S :    simplement, combien de chansons à l' Olympia ? Combien de chansons vous allez faire ?

F.G :    euh, et ben vous savez c' est pas très important parce qu' il m' est arrivée de faire 12 chansons, ou d' en faire 25 mais tout ça en...

P.S :    pour le même prix.

F.G :    pour le même prix...et pour le même temps, Patrick ! ah vraiment il est terrible hein !

P.S :    et pour le même temps !

F.G :    ben oui ! On peut, tout dépend de ce que je...

P.S :    pour le même temps dans le durée ?

F.G :    ben oui je peux faire une chanson de 4 mn je peux en faire 9 mn parce que je fais des passages dansés, parce que je laisse la place aux instruments, donc, voilà, bon, disons que j' aurai...tout l' album que j' ai fait je vais le faire sur scène, ta ta ta ta...sauf une ou deux versions parce que je crois que les gens les aiment moins, mais sinon je vais faire cet album plus quatre autres titres, trois- quatre, je sais pas encore lesquels.

P.S :    un autre mot.

F.G :    mais qu' est- ce que j' ai fait, j' ai ouvert et j' ai remis ?

P.S :    l' Olympia, vous l' avez mis là.

F.G :    ah d' accord !

P.S :    voilà. Un autre mot. Enfance. Alors on dit d' une façon assez commune que tout est inscrit dans la plus tendre enfance, moi je vais vous poser, pas une question sur votre enfance, si vous me le permettez France, mais une question sur vos enfants, Raphaël et Pauline. Tout est inscrit pour eux déjà ?

F.G :    j' ai beaucoup de mal à parler d' eux parce que, d' abord je sais pas si ils aimeraient, et euh, mais enfin tels que je les connais je pense qu' ils détesteraient pas ; (rires) je sais pas quoi dire.

P.S :    je veux dire que quand on est des enfants de, et qu' on a vécu certaines choses, est- ce que la vie n' est pas comme ça euh, un peu indiquée, un peu signalée, un peu orientée ?

F.G :    moi je pense que c' est presque plus dur pour des enfants qui ont des parents célèbres, d' abord parce que, par exemple Raphaël est très doué pour la musique, le piano, et ben il va pas y aller Raphaël, parce qu' il veut pas avoir à, il veut pas être un élément de comparaison avec ces parents, bon ben ça, je trouve ça extraordinairement injuste.

P.S :    c' est à dire qu' il se refuse...

F.G :    ouais.

P.S :    éventuellement à à faire quelque chose qui lui plait ?

F.G :    je pense. Je pense...

P.S :    ah carrément !

F.G :    oui. Donc, parce qu' il faut savoir que bon, son père représente quelqu' un d' extraordinaire, et pis il adore euh, la musique de son père, ce qu' il a écrit, ce qu' il a, bon, donc je pense que oui, c' est quelque chose qui pourrait l' empêcher de faire ça, mais je me fais pas trop de soucis pour lui, il a pas mal de cordes à son arc, comme on dit. Mais c' est pas évident d' être des enfants de, de parents connus, euh...

P.S :    là, là, là, je parle pas simplement des enfants de parents connus, je parle des enfants de France et Michel.

F.G :    mais moi je pense que ça, je pense que ça les a quand même aidés, aussi. Quand leur père est mort, ils ont reçu beaucoup de lettres, ça c' était la première fois qu' ils recevaient eux des lettres, de gens qu' ils connaissaient pas. C' est bon, ça fait plaisir de recevoir des lettres de gens qu' on connait, mais des lettres de gens qu' on connait pas, c' est, c' est autre chose, c' est plus fort encore, et...donc ils découvrent aussi autre chose. Euh...ils découvrent qu' on peut les connaitre et qu' on peut les aimer et avoir de l' amitié pour eux, sans qu' ils les aient jamais rencontré, donc ça c' est assez curieux pour des enfants.

P.S :    et, et vous quand vous étiez enfant, tout à l' heure vous me disiez que vous regardiez pas tellement ni vous, ni les clips, ni les photos, etc...mais euh aujourd' hui, avec le recul, maintenant que vous êtes une femme, mère de famille, etc, vous pensez pas à l' insouciance de votre enfance, au côté un petit peu protégé de l' enfance ?

F.G :    oui euh. "Superficiel et léger", ça c' est une chanson qu' on avait, que Michel avait écrite sur "Double jeu", euh. Bien sûr qu' on aimerait tous pouvoir être quelques secondes à nouveau superficiels et légers, superficiels euh je dirai non, mais l' insouciance oui, ça c' est quelque chose qu' on perd, et qu' on ne retrouve pas, ou alors vraiment, à de très très très rares exceptions, et euh, mais ça fait un bien fou, c' est l' insouciance, ça fait partie de la jeunesse, tout simplement.

P.S :    hum. Il reste euh, allez, 5- 6 mn, 3 mots encore, à peu près.

F.G :    placards ! Les enfants dans le placard, quand je vois placard moi je pense à ça, euh.

P.S :    vous êtes une femme ordonnée aussi, non ?

F.G :    ben...

P.S :    vous aimez bien que les choses soient bien rangées à la bonne place ?

F.G :    oui, oui, oui, oui. Et la bonne place.

P.S :    moi je me souviens qu' un jour vous étiez venue chez moi...

F.G :    ouais !

P.S :    avec plaisir d' ailleurs, pour nous ! Et qu' une des premières choses que vous avez faites c' est de regarder dans les placards.

F.G :    ah bon !

P.S :    oui, vous étiez en état de manque ! Quelque chose !

F.G :    il se souvient d' un truc, mais moi je m' en souviens absolument pas et je vois pas pourquoi, et je vois pas pourquoi d' un seul coup, j' aurai été ouvrir les placards, mais c' est parce que vous veniez d' aménager dans un endroit, et moi ça m' intéresse, tiens, l' architecture, les placards, la décoration...

P.S :    oui. Alors on va regarder ici quelques photos maintenant. Oui ce qui vous intéresse c' est de construire, de voir comment ça s' arrange ?

F.G :    oui, absolument, de voir euh.

P.S :    alors qu' est- ce que c' est que ça ?

F.G :    ben ça c' est la maison que j' ai achetée à Dakar, vous voyez j' ai acheté une ferme normande moi, à Dakar hein !

P.S :    voilà qui est intéressant ! Ah, ah, d' accord.

F.G :    et puis, et puis, et ben voilà ce que j' en ai fait.

P.S :    ah oui, oui, on va la voir maintenant.

F.G :    voilà, on va la voir maintenant.

P.S :    ah ça c' est, ça c' est incroyable alors !

F.G :    ça c' est ce que j' en ai fait de cette maison. Ben alors, et ben alors, on la voit pas.

P.S :    si si si. C' est le temps qu' elle vienne vous inquiétez pas.

F.G :    moi je m' exprime à travers l' architecture, d' une certaine manière, la décoration intérieure, et c' est quelque chose de très très fort chez moi.

P.S :    ah ouais je trouve ça très bien.

F.G :    très très fort. Voilà, si on passe de l' une à l' autre on voit comment on peut penser euh, et tout ça c' est pas, c' est pas des travaux, et c' est pas une maison de milliardaire hein, vous avez vu, c' est une petite, petite, petite maison.

P.S :    non faut avoir de l' idée, vous avez du goût !

F.G :    ah bah du goût je sais pas mais en tous les cas je m' exprime.

P.S :    si si, oui, oui, c' est bien. Et pis ils seront contents en Normandie quans vous allez refaire le paysage !

F.G :    (rires)

P.S :    quand ils vont vous voir débarquer en Normandie !

F.G :    ça c' est à Dakar, sur une île.

P.S :    oui, oui, non mais j' ai bien compris, mais au départ y' avait un côté un peu normand à Dakar. Oui je sais où est votre maison et euh...

F.G :    ben c' est une maison que j' ai achetée 200 000 Francs et ça vaut le coup hein !

P.S :    oui !

F.G :    ben regardez comme j' ai une jolie maison au bord de la mer.

P.S :    ben oui, et vous la mettez en vente maintenant ou quoi ! (rires)

F.G :    pas du tout !

P.S :    ah bon d' accord ! Vous parliez de maison tout à l' heure...

F.G :    non mais c' est pour dire, c' est pour dire qu' on peut avoir une maison pour pas cher, extraordinaire, voilà, c' est tout. On n' est pas obligé de mettre énormément d' argent...

P.S :    hum. C' est quoi euh...où est- ce que vous habitez, c' est Paris ?

F.G :    oui.

P.S :    c' est là où vous vous sentez bien ?

F.G :    pas du tout, moi je me sens bien partout. Je ne suis jamais triste de quitter Paris, je suis jamais triste de quitter un endroit où je vais, partout où je vais je suis bien.

P.S :    vous avez quand même un caractère assez fort, hein, enfin je dis "quand même", je le savais mais, vous êtes quand même une fille drôlement forte ! Une femme, pardonnez- moi, une fille, c' est péjoratif !

F.G :    euh ! Mais non c' est pas, pas péjoratif ! (rires)

P.S :    vous voyez comment je veux le dire, une jeune femme, euh...

F.G :    ah oui ! Euh bah qu' est- ce que vous voulez que je vous réponde à ça !

P.S :    non mais c' est vrai, enfin vous pouvez dire "oui, c' est vrai, c' est un de mes atouts, j' ai de la chance", euh...

F.G :    mais moi je me dis pas je vais être forte ou je suis forte. Je, c' est les autres qui, qui me le disent ou qui me, ou vous qui remarquez ça, mais c' est pas comme ça que ça marche, euh, que ça fonctionne à l' intérieur. On, on réagit comme on est, comme on pense, et on ne réfléchit pas à la manière dont on fait les choses vraiment. On réfléchit aux décisions qu' on prend, mais, ça se fait comme ça quoi...

P.S :    allez, un autre mot.

F.G :    France.

P.S :    bon c' est le titre de l' album, c' est votre prénom...

F.G :    eh ben figurez- vous que j' adore ce mot, j' adore ce mot. Je suis très fière d' être née dans ce pays, je trouve que c' est un pays extraordinaire, magnifique, pays des droits de l' homme, euh bon, y' a évidemment pas mal de choses qui cafouillent mais disons peut- être moins qu' ailleurs, c' est un beau mot France, alors...bon, il se trouve que c' est mon nom ! (rires) Mais j' y suis pour rien, c' est pas moi qui me le suis donné, mais je trouve que c' est un beau nom aussi, surtout quand on fait un disque qui sort à l' étranger. (rires)

P.S :    un autre mot Isabelle.

F.G :    (rires) Qu' est- ce que j' aurai pu dire sur France, qu' on avait un président euh, que j' aimais beaucoup, MITTERAND...

P.S :    vous voulez parler euh...

F.G :    politique ? Non.

P.S :    ben pourquoi vous nous la faites comme ça, "un président que j' aimais beaucoup, MITTERAND" ?

F.G :    oui, ben parce qu' il a disparu y' a pas très longtemps, qu' on l' a eu 14 ans, que que, on pouvait euh...c' était le premier président avec lequel on a pu avoir un dialogue euh...moi je lui ai demandé beaucoup de choses, pour l' Afrique, pour des pays lointains, pour l' Ethiopie, et à chaque fois il a répondu présent donc euh...ça méritait d' être souligné quand même. Destin, à l' envers vous avez vu ? Je le lis à l' envers, hein.

P.S :    euh, je sais que vous êtes très amie avec Françoise HARDY, qui voit dans les étoiles, et qui est considérée d' une façon très sérieuse, est- ce que vous êtes allée voir déjà dans votre vie une tireuse de cartes, de bonne aventure ?

F.G :    oui. Oui oui oui oui oui...

P.S :    alors ? Vous en avez eu besoin pour vous réconforter, ou ce qu' elle vous a dit vous a aidé à vivre ?

F.G :    moi j' ai, j' ai, j' ai, j' ai vu 3 jours avant la mort de Michel sur une plage, quelqu' un qui a insisté pour me faire les lignes de ma main, qui a regardé ma main pendant 1 mn et qui l' a refermée. Et donc j' ai pas accepté que cette personne referme ma main donc j' ai dit "il faut que vous me disiez ce qui se passe". Elle a commencé par me dire plein de choses très très agréables...je sais pas pourquoi je dis "elle", alors que c' est "il", c' est un monsieur...commencé par me dire plein de choses très très agréables et moi je lui ai dit "oui, mais non, moi je suis sûre qu' il y a quelque chose là, d' abord vous l' avez refermée" et donc cette personne m' a dit que j' allais vivre un très très grand choc, Michel est mort 2 jours après. Donc, il il il il faut pas rigoler quand on parle de diseuse de bonne aventure, ou bon...les lignes de la main, c' est comme l' astrologie, ou c' est, c' est votre vie, c' est inscrit, votre vie est inscrite, alors on dit que la main droite c' est ce qu' on vous donne et la main gauche c' est ce que vous en faites. Enfin je sais pas très bien tout ça mais en tous les cas, c' est pas des bêtises...C' est pas des bêtises.

P.S :    c' est ce que vous pensez ?

F.G :    ouais.

P.S :    mais y' a des gens qui n' y croient pas, faut...

F.G :    oh ben oui mais ça c' est bien sûr.

P.S :    faut les respecter également.

F.G :    ben il faut quand même faire un petit trajet aussi.

P.S :    alors c' était le mot destin. Est- ce que vous croyez au destin, justement ? Est- ce que vous croyez que ce fameux jour d' été c' était inscrit ? Est- ce que vous croyez que tout s' était inscrit ? Est- ce que vous croyez que maintenant l' avenir, enfin tous les jours, les semaines, les mois à venir sont inscrits ?

F.G :    oui.

P.S :    je peux me permettre de vous poser une question ?...

F.G ;    enfin c' est pas aussi simple, hein, que ça, parce qu' on a vraiment le choix, on décide aussi...

P.S :    je peux vous poser...est- ce que Michel y croyait ?

F.G :    pas du tout. Pas du tout...au contraire ça le rendait fou furieux, tout à fait...mais bon.

P.S :    est- ce que ça veut dire que tout compte fait, quoi qu' on fasse, les choses sont inscrites ?

F.G :    oui. Que les rencontres, que les rencontres qu' on fait, que le, le...ne sont pas dûes au hasard, que chaque personne qui a une importance pour vous, c' est pensé, euh et bien sûr, on on fait en sorte de...disons que il faut pas laisser passer sa chance, voilà, je pense qu' on vous présente des chances, des choses, comme ça, et qu' il faut savoir ce qu' on doit prendre et ce qu' on doit laisser, parce qu' il peut y avoir des pièges aussi, c' est pas aussi simple et oui, moi je oui, oui.

P.S :    l' émission se termine. Quelle est la chose la plus délicieuse que vous pourriez nous dire ?

F.G :    n' ayez pas peur des épreuves, parce que...(rires) je suis sûre que vous vous attendiez pas à ça !!!

P.S :    je ne sais pas, je ne sais pas à quoi je m' attends, je m' attends jamais à rien quand je pose une question.

F.G :    il faut pas avoir peur de la vie. (rires) Voilà ce que je dirai, parce que...

P.S :    pourquoi vous regardez la caméra quand vous dites ça ?

F.G :    ah bah parce que je parle, parce que je parle aux gens qui me regardent. Il faut pas avoir peur de la vie, il faut toujours penser que quand on a des choses affreuses qui vous arrivent, on va en tirer quelque chose qui va vous grandir et que ça va devenir positif, entre guillemets, que tout nous sert à avancer, à comprendre, à grandir, et que les épreuves sont évidemment très difficiles à vivre, et vous vous en avez vécu aussi et donc vous savez de quoi je parle, euh...elles sont là pour nous faire avancer, voilà, ce que je pense. Bon alors maintenant on va, on peut finir sur quelque chose de plus gai.

P.S :    j' étais sûr que vous alliez dire ça !

F.G :    mais alors que c' est pas triste au contraire, c' est un message d' espoir !

P.S :    non mais c' est sûr parce que, je vais vous dire pourquoi j' étais sûr que vous alliez reprendre la parole, parce que le côté "bon allez maintenant on va pas s' attendrir on va passer à autre chose"...ça fait aussi partie de vous ça !

F.G :    (rires) oh !

P.S :    le côté, "non mais attends je vais pas chialer à la télé" !

F.G :    oh ben oui !

P.S :    allez il faut faire autre chose, hein !

F.G :    alors là je vais vous dire, si si on met pas d' humour, c' est pas possible, hein, c' est pas possible, pas possible. Mais ça c' est pas de l' humour ouaf ouaf, c' est juste, c' est juste une manière de prendre les choses, légère. C' est quand même plus agréable pour tout le monde et puis euh...qu' est- ce que je pourrais, qu' est- ce que je pourrais...ah vous me prenez de court là, un petit message euh...ben euh...je sais pas...balance ascendant balance euh...il faudrait que je pèse le...(sourire et silence) ah non mais ça c' est pas une conclusion hein, il va falloir que vous concluez parce que c' est vous le, c' est vous le professionnel hein, des interviews.

P.S :    mais en même temps c' est une émission où y' a pas de professionnel ; y' a quelqu' un qui écoute et puis quelqu' un qui parle, hein.

F.G :    (rires)

P.S :    moi je vous dis tout simplement restez comme vous êtes !

F.G :    ah ben rien ne pouvait me faire plus plaisir ! Parce que je risque pas de changer, hein ! (rires)

P.S :    je prends aucun risque ! Au revoir !

F.G :    au revoir !

 

Générique de l' émission

 

F.G :    euh...

P.S :    qu' est- ce qui vous ennuie ?

F.G :    (silence) j' aurai voulu finir sur la musique.

P.S :    qu' est- ce que vous auriez aimé, je sais pas, dire sur la musique ? Un truc intelligent ?

F.G :    (silence) ah intelligent ça c' est pas sûr, hein ! Mais...

P.S :    (rires) mais vous croyez pas que c' est mieux que les gens restent sur l' impression ?

F.G :    ah ben si, si vous, si vous êtes content, si t' es content, c' est bien !

P.S :    oh moi je suis très...

F.G :    t' es très content toi de la fin là ?

P.S :    ah ben oui on va pas la recommencer, non.

F.G :    ah bon et ben alors c' est très bien. Moi, moi il suffit qu' on me dise qu' on est content hein ! Moi je suis jamais contente moi ! (rires)

P.S :    c' est vrai ? C' est vrai ? !!! Non c' était très bien. Toi, toi, ça va, t' es contente ?

F.G :    je crois, je crois, je crois. On parle vraiment de la vie en fait, euh...

P.S :    ah oui c' est comme ça, c' est très détendu, puis c' est vrai.

F.G :    ouais.

P.S :    t' as été vraie là ?

F.G :    mais moi je suis toujours vraie euh, Patrick. C' est pas intéressant d' être autre chose et d' être autrement, ou d' être un personnage.

P.S :    comme les micros sont ouverts, parce que c' était rouge, la voilà la conclusion ! Au revoir France GALL !

F.G :    au revoir !

 

Générique final.